Attention ou a-temps-tion ?
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Ce n’est qu’après avoir fait l’effort conscient de couper téléphones mobiles, iPad et autres objets connectés qui m’entouraient que j’ai enfin pu me concentrer pour écrire cette tribune. Oui, aussi trivial que cela puisse paraitre, nous sommes aujourd’hui dans une société où l’attention active ne dure pas plus que quelques secondes. Et comme toute ressource rare vaut cher, notre attention fait aujourd’hui l’objet d’une surenchère de la part des marques, médias et fournisseurs de contenus qui nous proposent en permanence des messages toujours plus « pulsionnels ». Cette fameuse « économie de l’attention », le chercheur Herbert Simon l’avait déjà énoncée en 1971 !
Car paradoxalement, dans un monde où la technologie nous a rendu plus ubiquitaires, notre cerveau, lui n’est plus en mesure de traiter le volume d’information reçu de manière efficace.
Un vrai sujet qui a été au centre des Talks du fameux évènement Les Napoléons en janvier dernier. Le thème central de l’Ubiquité est on ne peut plus actuel et au cœur de tous les domaines : Sciences, Religion, Technologie, Philosophie, etc…
Le paradoxe est particulièrement intéressant qui fait l’objet de nombreux observatoires.
Récemment, c’est Le Point qui en a fait le thème de sa page de couverture: « Comment retrouver de l’attention ». Ou comment ne pas succomber à un zombisme numérique où l’on absorbe passivement ce qui passe sur nos écrans sans ne plus rien imprimer dans nos cerveaux?
Le très intéressant ouvrage de Jean-Paul Brighelli (La fabrique du crétin : La mort programmée de l’école (Français) Broché –22 août 2005) soulève aussi un vrai questionnement autour de cette fracture numérique générationnelle.
Qui est responsable et comment changer de paradigme ?
Quelle est donc nous responsabilité en tant qu’acteur de la communication ? Comment les marques & médias peuvent-ils redonner du sens à leurs messages et se rendre à la portée de tous ?
Notre responsabilité n’est-elle pas de challenger et d’encourager nos clients à parler vrai et à exprimer leur raison d’être afin de ne plus accepter des messages standardisés qui polluent notre attention ?
C’est aussi le point qui a été soulevé par Pascal Ruffenach de Bayard Presse aux Napoléons, en précisant la responsabilité éducative du groupe de presse qu’il définit comme « un médiateur qui s’intéresse à toutes les générations et à leurs étapes de vie ».
De la même manière, c’est Orange qui revoit sa responsabilité d’entreprise dans la réduction de la pollution web en lançant son initiative Green ITN 2020.
Alors quoi de mieux pour regagner la maîtrise de son temps et sa pleine attention tout en ayant un impact positif sur la planète ? Eteignons nos objets connectés une heure ou deux dans la journée. Vous verrez, ça repose l’esprit et les yeux !
Clarisse Rodella
Senior Data Strategist – Epsilon